écouter : Antoine Lilti, Figures publiques. L'invention de la célébrité (1750-1850)

écouter: Antoine Lilti, Figures publiques. L'invention de la célébrité (1750-1850)
La Fabrique de l'Histoire par Emmanuel Laurentin, 08.09.2014
Antoine Lilti
Figures publiques
L'invention de la célébrité (1750-1850)
Fayard
2014
Présentation de l'éditeur
Bien avant le cinéma, la presse à scandale et la télévision, les
mécanismes de la célébrité se sont développés dans l’Europe des
Lumières, puis épanouis à l’époque romantique sur les deux rives de
l’Atlantique. Des écrivains comme Voltaire, des comédiens comme Garrick,
des musiciens comme Liszt furent de véritables célébrités, suscitant la
curiosité et l’attachement passionné de leurs « fans ». À Paris comme à
Londres, puis à Berlin et New York, l’essor de la presse, les nouvelles
techniques publicitaires et la commercialisation des loisirs
entraînèrent une profonde transformation de la visibilité des personnes
célèbres. On pouvait désormais acheter le portrait de chanteurs d’opéra
et la biographie de courtisanes, dont les vies privées devenaient un
spectacle public. La politique ne resta pas à l’écart de ce
bouleversement culturel : Marie-Antoinette comme George Washington ou
Napoléon furent les témoins d’un monde politique transformé par les
nouvelles exigences de la célébrité. Lorsque le peuple surgit sur la
scène révolutionnaire, il ne suffit plus d’être légitime, il importe
désormais d’être populaire.
À travers cette histoire de la
célébrité, Antoine Lilti retrace les profondes mutations de la société
des Lumières et révèle les ambivalences de l’espace public. La
trajectoire de Jean-Jacques Rousseau en témoigne de façon exemplaire.
Écrivain célèbre et adulé, celui-ci finit pourtant par maudire les
effets de sa « funeste célébrité », miné par le sentiment d’être devenu
une figure publique que chacun pouvait façonner à sa guise. À la fois
désirée et dénoncée, la célébrité apparaît comme la forme moderne du
prestige personnel, adaptée aux sociétés démocratiques et médiatiques,
comme la gloire était celle des sociétés aristocratiques. C’est pourtant
une grandeur toujours contestée, dont l’histoire éclaire les
contradictions de notre modernité.
Antoine Lilti est
directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Ses
travaux portent sur l’histoire sociale et culturelle des Lumières. Il a
notamment publié Le Monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au xviiie siècle (Fayard, 2005).
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